Bonjour,
je suis nouvelle sur ce forum et je me suis inscrite à la recherche d'avis et de témoignages pour aider ma fille, âgée à peine 14 ans.
Je résume la situation : ma fille a subi du harcèlement entre la fin du primaire et le début du collège, y compris des attouchements d'ordre sexuel. Cela, plus d'autres éléments de son entourage (fréquentations toxiques) ont fini par la faire plonger en dépression. Elle a traversé une période de scarifications avec ces copains qui se scarifiaient aussi. Elle est suivie depuis deux ans par un pédo-psychiatre en libéral. En novembre dernier elle a fait une TS suivie d'un séjour à l'Hopital Debré à Paris. L'indication de sortie était de faire de la TCC, pas de traitements médicamenteux. On a essayé la TCC mais ça n'a pas fonctionné avec la thérapeute. Interrompu au bout de 3 séances par la thérapeute même. Elle a poursuivi avec son pedo-psychiatre. Toujours sans médicaments.
Alerté par l'école pour sa tristesse et son incapacité à suivre les cours, j'ai décidé de faire une consultation à la Maison Solenn, espérant en une prise en charge plus efficace.
Cet hiver, elle arrêté toute seule les scarifications, mais les symptômes de dépression se sont aggravé. Elle a demandé à être hospitalisée. Je n'ai pas réussi à la faire hospitaliser à la Maison Solenn, ni à l'Institut Montsouri (avec lequel était en lien son pedo-psychiatre de base).
Finalement, les deux nous ont envoyé dans à la Clinique Bel Air à Crosne. Ma fille y est hospitalisée depuis le 8 août. Elle se plaint toujours de sa tristesse, sens de vide, impression de tomber dans un trou noir... elle dit aussi depuis un certain temps avoir des visions, des figures noires qui l'encerclent, et pense entendre des bruits comme des chuchotements... Cela quand elle se souvient des épisodes d'harcèlement qui ont effectivement été commis en par un groupe d'élèves.
C'est une fille très sensible, à fleur de peau, qui peut avoir des réactions d'opposition, mais cela aussi à prendre en compte avec son adolescence.
Après trois semaines à la Clinique Bel Air, SANS QU'AUCUN DIAGNOSTIC NE SOIT POSE, car elle est trop jeune, elle a été mise sous Abilify, direct 5mg, avec une perspective de monter la dose à 10 voire 15mg. Cela pour traiter des symptômes qu'ils considèrent "psychotiques".
Un médecin précédent, toujours de cette même clinique, en début de séjour avait plutôt indiqué du Prozac, privilégiant donc d'abord le traitement de la dépression.
Je suis très inquiète de l'administration de ce neurolyptique, Abilify, dont j'ai lu sur l'avis de HAS les effets secondaire. Surtout je ne comprends pas la posologie à 10 voire 15mg, alors qu'un diagnostic de schizophrénie ou de bipolarité n'a pas été posé, que ma fille ne fait pas de crises d'angoisse, ni hypomanique. Elle est très bien avec ses amis quant elle est de sortie, par contre toujours cette tristesse qui la mine et la fait sentir différente des autres.
Y a-t-il des personnes - parents ou adolescents - qui ont eu ce traitement Abilify et qui pourraient témoigner ou conseiller ?
J'ai exprimé toutes mes réserves et mes doutes au médecin de la clinique, mais il ne m'a pas écoutée. Je ne veux pas qu'on mette ma fille sous de traitements lourds sans des raisons clairement exprimées, ce que je trouve n'est pas le cas aujourd'hui. Mais aussi, je veux que ma fille se porte mieux et soit soignée correctement.
Merci à celles et ceux qui ont eu la patience de lire ce long message et qui pourront m'aider.