C'est la première fois que je viens sur ce genre de site, je cherchais plutôt un site de discussion en direct.
Je suis diagnostiquée bipolaire, et très jeune, borderline. Je suis restée très longtemps sans diagnostic, vu toutes mes hospitalisations en differents endroits de Belgique, sans transmission de dossiers me concernant.J'ai vraiment sombré, vu ma situation de couple et mon abus de médicaments et d'alcool en tout genre, facilités par ma profession de pharmacienne.Aucun médecin ne trouvait ce qui posait problème chez moi vu tout ce que j'avalais chaque jour. A 40 ans, un énième psychiatre m'a dit "je ne peux plus rien pour vous, si vous continuez ainsi, vous n,avez plus que 5 ans ". Le choc! Un petit garcon de 6 ans....que j'aimais plus que tout mais dont je n'etais plus capable de m'occuper mais qui me donnait malgré tout un amour, un soutien face à la violence de son père, une force et une maturité qu'il n'aurait pas du avoir... Là, pour lui et moi, un dernier effort, malgré les multiples internements, une cure totale : désintox de méthadone, d'amphétamines et diminution de tout le reste. J'ai cotoyé l'enfer... et j'ai été séparé de mon fils pdt 9 mois... J'ai, avec le soutien de ma famille et au milieu hospitalier, à me séparer de ce compagnon destructeur...mais sans mon fils...
Maintenant, cela fait 3 ans. J'essaie de me reconstruire. Je suis sous traitement pour ma bipolarité, enfin diagnostiquée après sevrage. C'est vrai, on peut dire que je suis stabilisée....du moins ,à l'avis des médecins... plus de tentatives de suicides, plus d'auto-mutilations, plus de phases dites hautes, où je faisais tout et n'importe quoi, sans jamais me préoccuper des conséquences, où je réalisais tout ce que j'avais en moi mais que je retenais, mais où je ne me reconnaissais pas toujours, tellement je poussais les choses plus loin que ce que je ne désirais.
Maintenant, je n'ose plus rien, de peur de déraper à nouveau. Je vis cloitrée chez moi, à dormir, car là, je peux faire ce que je veux et éprouver du plaisir, et je fais ce que l'on m'oblige de faire, sans envie ni plaisir....à l'extérieur, je suis dans la norme, guérie....mais en moi, je ne vis plus, j'attends juste les qqes moments de bonheur avec mon fils et je me dis....C'est ça la vie "normale"

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