Bonsoir,
Je m appelle Ophelie, j ai bientôt 33 ans, cela fait 10 ans que je suis bipolaire. Ma mère l était et mon père a un problème mais n'a jamais consulté. Je me reconnais en vous. J'avais tout pour réussir mais l'élément déclencheur pour moi a été le suicide de ma mère il y a 10 ans justement. Depuis je me sens vide, et j'ai tout fait pour gâcher ma vie à tout point de vue car je pensais que je ne méritais pas de vivre, que de toute façon j'allais mourrir bientôt alors je m'autorisais à faire des choses complètement démentes que je n'aurai jamais faites avant et que je regrette profondément. Je me sens de plus en plus nulle. J ai fait de nombreux séjours moi aussi et un Medecin m'a diagnostiqué il y a 3 ans, m'a donné un traitement, l'a affiné et j'ai enfin compris que ce traitement je ne devais pas l'arrêter et que je devrais certainement le prendre à vie. J'ai mis du temps mais je l'ai accepté. J'accepte ma maladie meme si j'en ai honte encore et que les gens ne comprennent pas et je le comprends car moi-même j'ai mis des années à comprendre et à détecter les signes mais toujours trop tard je n'arrive pas encore à détecter les signes déclencheurs mais une nouvelle psychologue veut m'y aider. Mais souvent je ne vais pas à mes rendez vous.
Je vis seule éloignée de tous et moi qui était entourée de beaucoup de gens , comme je l'ai dit j'ai essayé de tout saccager et beaucoup d'amies de copines sont parties. J'ai une soeur, ma seule soeur, qui vit à 400km de chez moi. Elle a 31 ans. Elle a réussi professionnellement je suis fière d'elle, mais elle souffre encore du manque de notre Mere et de la déchirure de notre famille.notre père ne s'occupant plus de nous, nous avons décidé d'arrêter de lui parler pour ma part il y a 1 an et demi. J'ai toujours voulu qu'on s'occupe de moi, et je me disais qu'il n'y avait qu'une Mere qui pouvait faire cela et elle n'est plus là. J'ai toujours eu des gens qui m'ont aidé à des moments de ma vie et je les ai usé pour la plupart. Depuis peu ma soeur me propose d'aller vivre chez elle. Je ne veux pas franchir le pas pour ne pas l'user elle aussi. Elle doit deja assumer sa vie je ne veux pas être un fardeau. Et puis, elle est directive et veut trop que je change d'un coup mais je fatigue vite et c'est comme vous je pense deux pas en avant et au moins un pas en arrière. J ai progressé depuis juin grâce à un voisin qui grâce à la proximité me pousse à descendre chez lui , manger, s occuper de sa fille discuter. On a eu une relation mais on a tellement de problèmes chacun que c est beaucoup mieux que cela soit fini. Et puis il a des idées très arrêtées et dans mes périodes volubiles je lui ai avoué des choses que l'on ne doit pas dire, ça doit rester dans notre jardin secret mais je côtoie tellement peu de monde que quand je parle je dis tout et je ne mens plus.
Je ne sais pas pourquoi je vous raconte tout cela. Ça m'intéresserait de savoir où vous vous êtes fait hospitalisé. Je compte me faire hospitalisé dans une nouvelle clinique en février car j'ai envie de m'en sortir je me laisse encore une chance. Je souffre depuis un tiers de ma vie, mes amies mes copines ont construit un foyer ont une carrière ont fait des enfants. Je n'ai rien de tout cela. J'ai gâché mon couple en 2013 au bout de 3 ans. J'aime les enfants je désire en avoir et je sais que j'ai à tout casser 10 ans devant moi mais c'est un désir de plus en plus profond. Mais je m'empêche car je sais ce que c'est une Mere malade et je ne veux pas l'infliger à un enfant. Je ne me suicide pas car ma soeur ne le supporterait pas. Je suis "condamnée" à vivre aussi bizarre que cela puisse paraître. Ressentez vous la même chose?
Si vous voulez échanger avec moi j'en serai contente, sinon je vous souhaite du courage, de stabiliser votre maladie car c'est utopique de dire que l'on peut guérir, et d'être heureux de trouver le bonheur, ou de le retrouver, c'est ce qu'on attends tous de la vie malGre son lot d"emmerdes".
Merci de m'avoir lu.
Cordialement ,
Ophelie