[quote date=2008-04-15]Bonjour à tous,
Je souhaite laisser un témoignage.
J'ai découvert il y a peu que j'étais "bipolaire", avant, je ne mettais pas de mot sur ma souffrance ou je me disais que j'étais cyclotimique...
J'ai 43 ans et j'ai connu de nombreux épisodes dépressifs depuis l'enfance; je suis issue d'une famille où l'on ne veut pas entendre parler de ce genre de choses, il faut savoir "prendre sur soi"...
J'ai commencé à avoir un comportement suicidaire vers les 23 ans, un généraliste m'a indiqué un psy que j'ai consulté jusqu'à la naissance de mon fils ainé. A cette période, personne ne m'avait jamais prescrit de traitement ni expliqué ce que j'avais. Durant mes 2 grossesses, tout s'est bien passé, la maternité, c'est extra. J'ai élevé mes 2 fils toute seule pour cause de divorce. Mes troubles sont réapparus très fortement 2 ans aprés la naissance de mon fils cadet. J'ai fini par trouver un psy qui m'a branché sur une analyse, j'ai appris beaucoup de choses sur moi-même, mais j'allais de plus en plus mal. Ma santé se déteriorait trés vite (pneumonies, hypertension artérielle, gastrite purpurique, arthrose cervicale). J'ai mis un terme à mes rencontres avec l'analyste et ne sachant pas vers qui me tourner, je me suis retrouvée à la consultation de l'HP de ma commune. Ce n'était pas trés adapté, j'étais dans un état de confusion extrême, je perdais la notion du temps et de la réalité. Je vivais dans un vide psychique et je désirais en faire l'expérience physique en commettant l'irréparable.
Un jour, je suis tombée sur un généraliste qui m'a indiqué un psy dans une clinique psychiatrique, j'ai consulté et le fluide est passé, j'ai aussi trouvé un médecin ostéopathe qui m'a donné du rivotril et j'ai découvrt ce que signifie "être détendu"...cela m'a permi de comprendre vers quoi je voulais aller et j'ai accepté le traitement du psy.
Je prends donc un antidepresseur (molécule : Venlafaxine) depuis plusieures années et cela me change la vie, j'ai toujours des périodes d'hyperactivité et des périodes de fatigue mais c'est tempéré et je ne panique pas parce que je sais ce que c'est, je me suis apprivoisée en quelque sorte.
Je suis artiste peintre et c'est vrai que l'exaltation créative est moins forte avec le traitement, mais la qualité du travail est plus régulière et je me disperse moins dans des expériences hasardeuses. J'ai pris conscience de l'importance d'une vie sociale nourrie et d'une activité sportive régulière.
J'ai arrêté de fumer des joints et j'ai adopté un rytme de vie trés régulier, ce qui ne m'empêche pas de faire la fête de temps en temps!
Je laisse ce témoignage parce que je me suis souvent sentie trés seule et trop différente, j'en ai beaucoup souffert et je me suis renfermée. Comme d'autres maladies, les troubles bipolaires ne se guérissent pas toujours mais ils sont soignés et moi je vis bien avec, je ne souhaite pas être différente.
Bon courage à tous,
Yo[/quote]
Chère Yo,
Merci pour ton témoignage, cela donne espoir :-)
Porte toi bien , c'est tout le mal que je te souhaite.