Bonjour à tous.
J'ai été diagnostiquée bipolaire depuis trois ans... J'ai eu du mal à l'accepter, en même temps que j'étais soulagée, quelque part, de savoir enfin ce qu'il se passait en moi. Alors j'ai accepeté de prendre un traitement (depuis quelques mois seulement).
Je ne sais pas si vous comprendrez mon dilemme mais je ne parviens pas à accepter tout à fait ce diagnostique. J'ai honte quand je revois tout ce que j'ai pu faire: mes crises de colère, violentes, mes crises de larmes, inarrêtables; ce délire qui ne me gênait pas d'amour profond pour le monde entier, ces longues nuits où le monde semble m'appartenir, la minceur que ce trop plein d'énergie m'a permis d'entretenir (je fais des yoyos de 10kg de différence). Je me dis: est-ce que tout ça est vraiment arrivé à cause de cette maladie??
Tout ça, j'ai la sensation de le perdre, je me sens nostalgique de ces époques, sans pourtant oublier que je suis allée trop loin, que je me mettais souvent en danger, que j'ai ruiné la vie de mon ex compagnon.
J'ai terriblement honte de mon comportement passé, et en même temps, j'ai peur de ne plus l'avoir. En quelque sorte, je m'y étais habituée, j'ai peur de qui je serai pour le reste de ma vie.
Je me suis confiée à ma mère et à mon frère; ma mère me voit comme une malade grave, elle me donne l'impression d'avoir une maladie mortelle; mon frère, lui, me dit que c'est une invention de notre époque et pense que je pourrais aller mieux en changeant mon mental et ma façon de vivre. Bref, l'entourage ne comprend pas. Et j'ai beau tenter de justifier certaines choses par une bipolarité jadis en roue libre, personne ne croit que je suis malade....alors moi aussi, je pense que je pourrais faire autrement. J'ai envie de stopper mon traitement car depuis que je le prends, je suis "trop calme" avec pourtant des impatiences, des crépitements dans le cerveau qui me soufflent de m'activer, de lâcher l'affaire.
C'est insupportable, j'ai envie de crever. Mourir de honte, de culpabilité, et mourir tout court. Je sais que ça va passer, mais c'est tellement, tellement long, d'attendre un "mieux" quand on est aussi mal.
Dites-moi comment vous gérez cet état; si même au moins l'un d'entre vous comprend et partage ces sentiments. Je suis paumée, j'ai besoin de parler à des gens qui sont comme moi pour comprendre cette dichotomie