Bonjour,
J'espère que quelqu'un pourra me donner quelques conseils. Alors c'est parti, je vous raconte : j'ai une sœur jumelle (24 ans) qui a été diagnostiquée bipolaire au bout de trois ans environ, de 15 ans à 18 ans. Elle a eu deux hospitalisations de force, extrêmement éprouvantes pour elle et pour la famille (ne plus reconnaître la personne que l'on croit connaître le mieux au monde, ça brise le cœur). Sa maladie s'est surtout exprimée à travers des phases maniaques intenses.
Aujourd'hui, elle prend un traitement très faible qu'elle a diminué avec son médecin progressivement. Sa vie n'est pas facile notamment sur le plan sentimental et financier, mais elle n'a plus jamais fait de crise.
Cependant, la maladie ne nous laisse pas tranquille. Notre petit frère, âgé de 20 ans aujourd'hui, a un comportement qui m'évoque la bipolarité. Depuis le lycée, il a des problèmes de drogues et de phases un peu dépressives mais nous n'avions jamais pensé qu'il pouvait être bipolaire, jusqu'à l'année dernière où il a manifesté les signes d'une phase maniaque : suractivité, obsessions (pour la spiritualité et la musique notamment, avec un discours déconnecté de la réalité). Puis la phase est passée.
Mais depuis la fin du lycée, il n'arrive pas à s'en sortir : il s'est fait virer de son BTS son (c'est pourtant sa passion et il est très intelligent, il était fort en maths, en sciences, il est curieux, etc.) et continue la drogue, à la fois cannabis mais aussi MDMA et coke. Nous ne savons pas à quelle fréquence exactement... Très récemment, nous étions tous soulagés car il a été pris en essai pour un petit boulot en attendant de continuer ses études. Nous avons vite déchanté. Dès le premier jour, cela a dû l'angoisser car j'ai tout de suite repéré, même en habitant loin de lui (je me suis "exilée" pour ma carrière), qu'il entrait dans une phase maniaque (mêmes délires qu'avant + il disait avoir trouvé sa vocation...). Au bout de quelques jours, il a abandonné son poste et aujourd'hui, il vit avec des amis dans un petit appart (un squat ?) et se replonge dans la drogue, il est très mal (pleure le soir nous disant qu'il ne s'est toujours pas remis de la séparation de nos parents quand il était tout petit) mais refuse d'admettre la possibilité qu'il soit bipolaire, il refuse de rentrer chez ma mère, de voir un professionnel.
Je crois qu'il a très peur de l’hôpital et des médicaments, car ma sœur a été traumatisée, elle s'en méfie toujours même si elle est capable de reconnaître que ça l'a aidé. J'ai peur qu'il fasse une tentative de suicide ou qu'il mette sa santé gravement en danger avec la drogue. Que faire pour l'aider ?
Dernière information qui peut être utile : mon père, sans emploi et sans conjointe depuis sa séparation avec ma mère il y a 20 ans, se demande s'il n'est pas lui aussi bipolaire non diagnostiqué (mais je ne vois pas les symptômes chez lui). Il est alcoolique, a failli se retrouver à la rue, etc.
J'aime énormément mon père et je déteste le savoir dans cette situation, mais j'ai accepté que je n'y pouvais rien. En revanche, je refuse de voir mon frère s'autodétruire sur le modèle de son père. D'autant que mes deux cousins paternels (qui ont perdu leur père très jeunes) sont eux aussi sur la voie de l'autodestruction...
Alors, faut-il le faire hospitaliser ? Le pousser à voir un psychiatre ? un psychologue ? et s'il refuse ? Et pour la drogue, comment gérer ça ?
Merci infiniment pour votre aide...